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Formation continue politinclusive: « Se faire élire c’est très compliqué quand on a un handicap. »

Les personnes en situation de handicap sont sous-représentées en politique. Leurs préoccupations ne sont pas suffisamment prises en compte et leur voix n’est pas assez entendue. Et pourtant, elles manifestent un grand intérêt pour les affaires publiques : la formation politinclusive de Pro Infirmis a très rapidement affiché complet. Il s’agit de la première formation en politique s’adressant spécifiquement aux personnes en situation de handicap. Elle offre des bases théoriques et des conseils pratiques sur des thèmes comme les campagnes, le travail avec les médias et la mobilisation, et durera de janvier à avril 2022. Pro Infirmis contribue ainsi à la mise en œuvre de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), qui prévoit explicitement à l’art. 29 la participation à la vie politique. 

« Je pense qu’il y a une grande inégalité quand on fait de la politique quand on est en situation de handicap » affirme Julien-Clément Waeber, de Chavannes (VD). Malgré qu’une personne sur cinq en Suisse vive avec une forme de handicap , ces personnes restent sous-représentées en politique. Julien-Clément Waeber veut que cela change : il siège au parlement de sa commune, préside Forum Handicap Vaud et est candidat aux élections du Grand Conseil. Il acquière les outils nécessaires avec politinclusive : « Je participe à politinclusive pour avoir des trucs et astuces pour surmonter les difficultés pour faire de la politique quand on a un handicap, surtout quand on est candidat. »

Olivier Zimmermann, de Genève, participe lui aussi à politinclusive parce qu’il désire s’engager politiquement » surtout pour les droits des personnes en situation de handicap, probablement d’abord à un niveau communal. » Il regrette également que les personnes en situation de handicap n’aient que peu de poids : « La proportion d’autoreprésentants est malheureusement encore trop basse. La société aurait tout à gagner de partager davantage le pouvoir avec les personnes en situation de handicap et de mieux défendre leurs intérêts. » Concrètement, il désire s’engager dans le domaine de la formation : « Je rêve avant tout de davantage d’inclusion scolaire. En effet, bien trop de personnes en situation de handicap se retrouvent inutilement sans certification reconnue car on ne leur a pas permis de suivre un enseignement ordinaire. »

Toutes les participantes et participants à politinclusive manifestent un désir clair de s’engager en politique. « Plus les limitations liées au handicap sont grandes, plus les difficultés pour faire de la politique augmentent. Se faire élire c’est alors très compliqué quand on a un handicap grave », regrette Julien-Clément Waeber. Olivier Zimmermann estime cependant qu’il y a des progrès ces derniers temps : « Heureusement, les associations de personnes en situation de handicap et leurs proches font déjà de leur mieux pour compenser ce manque. »

La première édition de politinclusive a donc suscité un grand intérêt : tant la formation allemande que la française affichent complet. Les cours ont lieu en ligne. Ils dureront jusqu’à fin mars et seront clos par un événement de réseautage le 8 avril à Berne. 

Vu les échos positifs de cette première expérience, Pro Infirmis proposera à nouveau politinclusive en 2023. Nous vous remercions de vos comptes rendus sur cette première formation politique pour les personnes en situation de handicap, directement ou via vos réseaux, et nous tenons à votre disposition pour toute question :

politinklusiv@proinfirmis.ch 

Plus d’informations sur politinclusive disponibles sur le site internet de Pro Infirmis :

Politinclusive

 

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