Où en est le canton de Genève au niveau de l’inclusion des personnes en situation de handicap ? Quels sont les chantiers prioritaires ? Les trois candidats offrent une analyse nuancée de la situation. « On est écouté respectueusement quand on aborde le sujet du handicap, mais passer des paroles aux actes, c’est plus difficile et c’est là tout l’enjeu » explique Djamel Bourbala (Le Centre) qui appelle à une meilleure sensibilisation du monde politique. Le député socialiste Cyril Mizrahi est un expert des droits des personnes en situation de handicap. L’école inclusive constitue l’un de ses chevaux de bataille, domaine dans lequel le canton a du retard. « On parle de l’école inclusive comme si c’était une réalité. Or, on n’a pas encore changé de paradigme. Il faut renforcer drastiquement le taux d’encadrement des élèves pour permettre aux enfants en situation de handicap d’intégrer un cursus classique » analyse l’avocat de 44 ans qui cite l’école tessinoise en exemple.
Pour la PLR Celine Van Till, il ne faut cependant pas oublier que Genève a « une longueur d’avance » en matière de droits politiques, notamment grâce à la récente modification constitutionnelle redonnant les droits politiques aux personnes en situation de handicap mental et sous une mesure de curatelle de portée générale. Mais il faut aller plus loin. « Mes domaines de prédilection, c’est le social et le sport. Je souhaite que le Canton développe une véritable politique du sport pour tous et garantisse un accès aux infrastructures pour les personnes à mobilités réduites. D'ailleurs, en s'améliorant en matière d'accessibilité, toute la population en profitera, particulièrement les seniors » explique l’athlète internationale de para-cyclisme qui vise avant tout à valoriser l’autonomie.
Ce combat pour l’accessibilité, Djamel Bourbala l’a mené à Versoix où il est conseiller municipal afin que la commune mette à disposition un accès universel au lac. « Cela profite à tout le monde », se réjouit-il, « mais l’accessibilité reste un immense problème, notamment dans les lieux politiques, que ce soient les sièges de partis ou les conseils municipaux ».
Actif de longue date en politique, Cyril Mizrahi constate que l’élection de personnes en situation de handicap constitue un « accélérateur à changement ». « On est plus efficace à l’intérieur qu’à l’extérieur d’un Parlement » plaide l’avocat pour qui le handicap constitue le moteur de son engagement en faveur d’une société inclusive. Même son de cloche chez Djamel Bourbala qui appelle à voter pour des personnes en situation de handicap. « Mais une fois élus, c’est à nous d’agir car c’est nous qui connaissons les problèmes » rappelle-t-il. Et de conclure: « Le handicap ne doit pas rester un thème de campagne. Il faut que les choses bougent sur le terrain ».
Sites web des candidat·e·s:
Retour 
